25 juin 2007 - du bivouac d'Iraty à Logibar

Publié le par Aurélia

Dans mon petit paradis, la nuit aurait pu être meilleure…mais en fait elle a été entrecoupée de micro-réveils, il faut croire que je n’étais pas si tranquille ! Je n’avais de cesse que de changer les choses de places, de rentrer la nourriture (sauf le fromage, parce que vraiment, ça sent les pieds !), de rentrer la réserve d’eau de peur qu’une souris grignote ma gourde (allez savoir), de me résoudre à mettre les bouchons d’oreille, parce que le vent, au début ça berce, et puis finalement je le trouve un peu fort ! Mais ça va, j’ai quand même dormi, et ce matin, j’ai la pêche ; je l’ai fait, je ne suis plus une novice en bivouac sauvage, et ça me met de bonne humeur.
 
IMG-0099.JPGA 6h, je jette un œil dehors, c’est chargé et les nuages montent de la vallée, comme hier soir. A 6h30, on n’y voit plus rien : tout est blanc devant, derrière et autour, je suis dans du coton !
Je commence à remballer mes affaires et me prépare le ptit dej : un bol de muesli au chocolat chaud, je crois que je vais être calée pour quelques heures !
Ce qui me surprend le plus ce matin, c’est que malgré la petite pluie d’hier et la brume de ce matin, la tente est complètement sèche, c’est très bizarre mais je ne vais pas m'en plaindre.
 
A 7h45, je quitte les lieux, et me dirige vers les chalets d’Iraty tranquillement, pour y être à 8h et remplir la gourde chez les mamies ; je vais y rester trois quarts d’heure finalement, le temps de papoter et de prendre un café…normalement, j’aurais voulu abréger la pause, pas vraiment nécessaire après 15 min de marche, mais en fait, comme j’en ai profité pour squatter toutes les prises du chalet, avec mes différents chargeurs, il faut bien prendre un peu de temps pour ça charge ! Par ailleurs, le brouillard est tellement épais que je me dis qu’éventuellement, cela va peut-être se lever pendant ce temps (quelle optimiste je fais !!), donc ce n’est pas la peine de courir.
IMG-0103.JPGJe me dis aussi que ce chalet est super, et qu’il se pourrait bien que j’envisage de le louer un de ces jours ! Par contre, bouchons d’oreilles obligatoire, car les vaches et leur ding-dong incessants, c’est les mamies qui y ont eu droit toute la nuit !
 
Je lève enfin l’ancre et le brouillard est toujours là…mon dernier espoir demeure dans le pic des escaliers : puisque je vais monter, je vais probablement passer au dessus des nuages (quelle naïve…)
A Iraty, c’est lundi, pas d’épicerie…ça sonne comme une jolie chanson, mais ça m’embête un peu, j’aurais voulu reprendre quelques barres, vu la consommation compulsive que j’ai eue hier…Bon, réflexion faite, j’ai assez à manger dans mon sac pour aujourd’hui, alors pas de panique. 

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Me voilà dans la forêt embrumée...petit côté fantastique de ces grands arbres mystérieux...
Sur la piste, à un panneau indiquant le Pic des Escaliers, j'hésite : il est légèrement de biais, mais visiblement, il n'y a pas de chemin sur cette pente herbeuse, alors je continue sur la piste...IMG-0113.JPG
Le balisage est jaune, et au bout d'un moment, je m'inquiète de ne jamais voir de balise rouge et blanche ; je me dis que j'en trouverai une quand il y aura une bifurcation, mais rien, c'est trop louche. Je finis par me poser et sortir le topo-guide : il faut se rendre à l'évidence, je n'ai aucune idée de l'endroit où je me trouve ! Je déteste ces moments-là où je me sens impuissante face à mon incompétence en orientation ; je n'ai pas peur, puisque je peux sans problème refaire le chemin inverse jusqu'à retrouver la dernière balise aperçue, mais c'est juste très frustrant.  D'un coup, l'image de la carte au 1/25000ème me revient au cerveau ; elle est plus précise et contrairement au topo-guide, elle indique les autres chemins que le GR (PR, HRP etc...), et donc, je me souviens avoir vu un circuit PR dessus (et tout le monde sait que les PR sont balisés en jaune)
Je sors la carte, et confirme avec la boussole que c'est n'importe quoi : je suis sur le PR direction ouest au lieu d'être sur le GR vers le nord ! C'est bien la peine d'avoir cartes et boussole ! J'ai un problème d'organisation à ce niveau là : cartes et topo sont dans le sac, que je dois poser si je veux les attraper. Le GR10 est tellement bien balisé que la plupart du temps, je n'en ai pas besoin...mais il faudra que je m'organise pour les avoir à portée de main à l'avenir (je sais, ça paraît une évidence mais bon...)

IMG-0115.JPGRetour donc sur mes pas, jusqu'à ce fameux panneau "Pic des Escaliers" : s'il est de biais, ce n'est pas pour rien, et le chemin quitte la piste pour monter dans l'herbe, le long des palombières ; j'avais hésité et failli prendre ce chemin au premier passage, ce qui m'énerve encore plus ; j'ai marché 45 min pour rien. A mon deuxième passage, et en m'approchant de la palombière, j'aperçois une marque rouge et blanche à moitié cachée sur le grillage de camouflage... c'est sûr que tout à l'heure, alors que le brouillard était encore plus épais, je ne risquais pas la voir !
Bon, oublions ça, me revoilà sur la bonne voie, je commence à grimper et c'est là que le bip du téléphone m'indique que là, précisément, il y a du réseau. Je stoppe tout pour donner des nouvelles aux parents (j'avais juste envoyé un petit sms la veille pour dire que je bivouaquais en pleine nature !), recevoir des sms d'encouragement et d'info météo (merci l'ami sébastien), et appeler l'auberge Logibar, où j'avais prévu de ne pas dormir pour bivouaquer plus loin, mais qui, au vu du déroulement de la matinée, me semble maintenant l'Eldorado à atteindre ! En effet, il est déjà 10h30, et je suis encore bien près de mon point de départ ; je réserve donc un lit en précisant que peut-être que je vais arriver après 18h...   

J'apprécie fort mon bonnet polaire avec le vent froid et l'humidité d'aujourd'hui. Je fais plusieurs arrêts pour ajuster plein de choses : mettre les guêtres, mettre le sursac... je ne suis pas très organisée, j'aurais pu tout prévoir d'un coup, au lieu d'avoir à poser le sac à chaque fois. Malgré mes précautions, je sens mes pieds devenir mouillés...zut, ce sont les chaussures qui prennent l'eau dans l'herbe mouillée, et les guêtres n'y peuvent rien ; en fait il ne pleut pas, mais l'air est chargé d'eau parce que je suis dans le nuage. Je suis déçue que mes chaussures gore-tex presque neuves, qui affichent fièrement "H2Oproof" laissent passer l'eau comme ça.
Est-ce qu'elles le font toutes ? est-ce que je les aies abimées dans la neige pendant les balades en raquettes ? j'en sais rien...

IMG-0118.JPGLa montée au pic des escaliers se fait assez bien même si elle est raide et dans un brouillard total ; j'imagine que la vue doit être belle d'ici...je ne peux faire que ça : imaginer !
IMG-0119.JPGSur la crête herbeuse, le chemin se perd, et c'est un vrai jeu de piste de trouver les balise ; quand je ne les vois pas, je prends le parti d'aller tout droit, mais parfois, il faut faire machine arrière sur une dizaine de mètres, et reprendre l'observation.
Malgré tout, j'apprécie beaucoup la qualité du chemin, que je trouve très agréable : la montée dans l'herbe, puis un long passage plat ou en légère descente en crête, c'est ce que j'aime : il est évident qu'il faudra revenir par beau temps !

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Sur la suite de la journée, le brouillard se dissipe un peu, et je peux mieux voir autour de moi ; cependant, cela reste très couvert, des descentes, des montées sur des vallons très verts, une vue sur le village de Larrau sur ma droite, et une longue descente difficile vers Logibar, où j'arrive finalement vers 17h, bien contente de m'arrêter là !IMG-0147.JPG
 

Après une petite Eki réconfortante, je découvre ma chambre de 3 lits au dessus de l'auberge, le gite d'étape étant complet...je n'ose y croire : une chambre confortable pour moi toute seule ! quel luxe ! merci l'UCPA !

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Opération ravalage : douche chaude, lessive du pantalon qui est boueux jusqu'aux genoux, bourrage des chaussures avec du papier journal... tout est en ordre.




Je retrouve l'anglais Richard pour un diner très bon (soupe de légumes, osso bucco de veau, flan maison et vin : ça change de la "semoule à rien" d'hier !) et nous nous racontons nos dernières 48 h respectives.  
 
 
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