27 juin 2007 - De Ste-Engrâce à La Pierre St-Martin

Publié le par Aurélia

J'émerge à 7h. Tout le monde est déjà en train de s'agiter mais je trouve que les gens sont très discrets, et c'est vraiment agréable. J'ai encore très bien dormi...décidemment, de ce côté, je n'ai vraiment pas à me plaindre !

Ce matin il bruine, mais mon moral est très bon car on m'a annoncé que le soleil arriverait dans l'après-midi et les jours qui suivent, et j'y crois ! L'étape d'aujourd'hui va être moins longue (5h), ce qui me rend très détendue, je ne vais pas me presser même si j'ai hâte de prendre de la hauteur : en effet, je quitte aujourd'hui le Pays Basque pour entrer dans le Béarn.

Je prends mon bol de muesli dans la cuisine :  mon sac est désormais débarrassé des 2 rations de semoules et de muesli, ce qui fait 400g de moins à porter !!
Je pars bonne dernière, à 9h10, et après quelques pas sur la route pour quitter Ste-Engrâce, je m'enfonce dans la forêt. 

IMG-0204.JPGQuelle merveille, me voilà dans le ravin d'Arpidia : c'est luxuriant, on se croirait dans la forêt tropicale ; je ne sais où donner de la tête, tant il y a de plantes variées. Je note au moins 4 espèces de fougères différentes, et tout un tas d'autres végétaux et de fleurs, et je ne cesse de prendre des photos, même si de ce côté, le résultat est plutôt décevant.


IMG-0208.JPGEn sortant du ravin, je grimpe une côte forestière et je trouve mes premières myrtilles...ça faisait plusieurs jours que je voyais des buissons, mais pas encore de fruits ; j'en goute une, mais c'est vraiment "histoire de", parce qu'en fait, je n'aime pas trop ça, ça n'a goût de rien (il n'y a pas de soleil dans ce sous-bois).
Vers 11h, je rejoins une piste où je retrouve les Bretons et Body, ainsi que 5 HRPistes en autonomie, qui ont dormi dans un champ à côté du gite ; ces derniers n'ont pas tous le même niveau, j'ai même l'impression qu'il y en a un ou deux qui sont bien fatigués. Ils font une pause.
En ce qui me concerne, j'ai mis le double de temps prévu pour arriver là, parce que j'ai vraiment trainé dans le ravin, mais je suis assez en forme.

Je pars devant sur le GR, qui coupe les lacets de la piste, de façon très raide ; c'est dur, mais avec un rythme régulier, j'avance bien, malgré un coeur au bord de l'explosion ! Bien sûr, histoire de rigoler un peu, il y a à deux ou trois reprises de gros arbres couchés  en travers du chemin, et il faut escalader, ou ramper en dessous, au choix de chacun ! Pour couper le souffle, il n'y a pas mieux ! Le ciel est toujours bien chargé depuis ce matin, mais au moins, il ne pleut pas, et avec cette côte, pas de risque d'avoir froid !  

IMG-0209.JPGArrivée au gardien (une scuplture près d'un abreuvoir), je prends à mon tour une longue pause, et tout le petit monde arrive, petit à petit et repart... aujourd'hui on se suit, on se double, on se redouble !

En sortant de la forêt, près de la ruine de la "cabane d'Escuret de bas", je rejoins les Bretons, et nous nous dirigeons sur une grande pente herbeuse en suivant les balises ; au loin, un troupeau de vaches et de quelques chevaux, paisibles, commence à se rapprocher ; je ne dis rien, mais je ne trouve pas ça très malin de ne pas avoir attaché Body.
D'un autre côté, on a un peu du mal à repérer les balises, et au loin, au milieu de la pente, on voit que le groupe de 5 vasouille aussi un peu, on devine qu'ils grimpent au pif...
Jean attache Body, car elle commence à s'agiter, mais en fait, il faut bien se rendre à l'évidence, la chienne n'a pas courru après le troupeau, c'est le troupeau qui nous fonce dessus en courant... et ça court vite une vache, quand ça veut !!!
Nous voilà donc pressant à notre tour le pas, tout droit, en montant cette côte herbeuse, et en nous éparpillant, chacun de notre côté...Bon, maintenant hors d'atteinte, retrouver les marques du GR serait une bonne chose, parce que tout droit dans une côte, dans l'herbe mouillée (mes pieds secs jusqu'alors ne le sont plus à partir de ce moment !), ça va deux minutes...  

Quand je retrouve enfin une balise sur un poteau, je suis sur une petite crête ; je souffle un peu, autant physiquement que moralement... en bas, je regarde la vallée verdoyante que je viens de quitter, un vol de vautours tournoyants, c'est calme, c'est reposant...et le brouillard se met à m'envelopper...c'est soudain et très bizarre : d'un coup tout disparait. Mince, je me souviens de ce qui est écrit dans mon guide: "au dessus du bois de Lèche [là où je suis présentement] le brouillard risque d'être particulièrment traître. De plus, l'abscence de visibilité rend parfaitement inutile le passage au col de la Pierre-St-Martin, qui est au-dessus de la station"...mais bon, maintenant il faut y aller, pas le choix !

Le GR suit une piste bien marquée jusqu'au col, donc je ne suis pas trop inquiète, même si je rate une ou deux balises qui permettaient de couper la piste. Me voilà dans un creux avec deux cabannes, des troupeaux de toute sorte (vaches, chevaux, brebis) . Je traine un peu, car je sais que je suis bientot arrivée, et surtout, j'espère que le brouillard, vite tombé, va peut-être se dissiper aussi soudainement...
Je m'installe sur une pierre plate au bord du chemin pour le pique-nique, après avoir troqué mon t-shirt contre le maillot Odlo, la polaire et la veste gore-tex, le bonnet venant compléter la tenue. Avec ça je suis parée, je ne vais pas mourir de froid (mais c'est limite et je ne regrette pas de transporter tout ça !)

IMG-0217.JPGJe commence à manger, toute seule dans mon nuage, et d'un coup, à côté de moi, une grosse boule de poils me fait sursauter ! Un gros Patou sorti de nulle part est venu me dire bonjour ! Il garde les troupeaux qui sont tout autour de moi, mais dont je distingue à peine les moutons les plus proches.


J'entends aboyer au loin, mince, voilà Body... et Jean qui s'époumone "Body ! viens ici, viens ici, viens ici !"   Body, âgée d'un an, est vraiment mignonne et bien élevée, et au gite elle reste dehors tranquillement, sans faire de bruit ; mais qu'est-ce que vous voulez-faire avec un Border Collie au milieu de toutes ces bêtes ! C'est l'instinct ! J'en veux aux maîtres de ne pas avoir pensé à l'attacher... bref, ce n'est pas mon problème...


IMG-0226.JPGJe repars, le brouillard est toujours là, et visiblement, pour un bout de temps... après le col de la Pierre St-Martin, où bien sûr, il n'y a rien a voir (contre un "vaste panorama du massif du Pic d'Anie" par beau temps...), je descends vers le refuge Jeandel, bien indiqué par des panneaux... il faut couper dans l'herbe, où le sentier n'est pas bien marqué, et là, le jeu de piste commence ! Pas fatiguée, consciente d'être bientôt arrivée, mais avançant à tatons, je trouve ça très amusant : à chaque marque rouge et blanche, je m'arrête, et balaye du regard les alentours, jusqu'à distinguer au loin la marque suivante. A chaque fois que je me lance à l'instinct sans avoir vu la balise, je dois revenir en arrière, alors j'évite !


IMG-0229.JPGJe finis par tomber sur le refuge, qui surgit devant mes yeux. Il est 15 h et je suis en grande forme, c'est agréable de ne pas arriver complètement carpette, et de pouvoir se poser tranquillement pour l'après-midi, dans un refuge chaleureux, quand tout est blanc dehors !
Le côté positif de l'absence de panorama, c'est que je sais que derrière le brouillard, je suis au milieu d'une station de ski, qui défigure le paysage...mais là, ça passe inaperçu !


IMG-0251.JPGLe refuge est joliment décoré avec des vieux objets de montagne (cloches, skis, raquettes etc...), il y a du feu dans la cheminée et je suis très bien accueillie par Jean Hourticq et sa femme.
Richard dort, il est arrivé à midi, arrivent ensuite les Bretons, puis les deux Allemands qui voulaient rester une nuit de plus à Ste-Engrâce, mais le gite était complet ; ils ont visité les gorges de Kakouéta et ont pris la variante par la route (conseillée par mauvais temps), pour arriver ici.    

On est donc six ce soir, dans un gite de 19 places ; c'est très confortable, même si tout craque, sol et lits...demain ils seront complets, ça risque d'être une autre ambiance (vous l'aurez donc noté : l'UCPA est à un jour derrrière nous !)

Après un bon diner arrosé de madiran, on se prépare à se coucher.
Je traine un peu et feuillette le livre d'or :  en juin 2005, Jean-Philippe de Bordeaux, parti d'Hendaye jusqu'à Banyuls sur la HRP, avait déjà pu apprécier le confort et le réconfort de ce gite !

IMG-0231.JPGA 22h  : surprise ! Tout est dégagé, le pic d'Anie se montre enfin, ainsi que la station de ski... demain risque d'être une très belle journée...  



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J
bonjour Aurélia, un grand merci pour ton commentaire sur le refuge, ça nous fait très plaisir. De plus je le consulte depuis un centre de rééducation ; il y a 6 semaines j'ai été opéré d'une grosse opération au genou : double ostéothomie. Cordialement.
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