27 août 2007 - de Gabas à Gourette

Publié le par Aurélia

Réveil avant l’aube et petit dej avec ma dernière ration de muesli (je pourrai me ravitailler au prochaines étapes).
Départ à 7h45 avec Yvan et Kevin, le jour se lève à peine.
La grimpette dans les bois serait agréable sans les sacs : on marche dans l’ordre de nos charges respectives : Kevin devant, puis moi, et ensuite, Yvan avec son fardeau de presque 30 kilos…le fou, il n’a pas pris en compte le fait qu’on pouvait se ravitailler, sur le GR10 !
Ca change, de ne pas marcher seule ! Surtout que j’appréhendais le passage de la corniche des Alhas. 
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Finalement, celle-ci se révèle moins dangereuse que je ne l’avais imaginée, c’est vertigineux mais assez large et il y a une main courante. Il faut juste faire attention quand parfois, le sac touche la paroi.
Il fait déjà chaud, et heureusement qu’on est à l’abri du soleil.
 
Au bout de 3h, nous arrivons sur le plateau de Cézy, c’est là que j’avais prévu de bivouaquer la nuit dernière, si je ne m’étais pas lâchement arrêtée à Gabas. C’aurait été une bonne idée, car le site est très joli, plat, et il n’a pas plu cette nuit ! Je n’ai pas pu voir s’il y avait de l’eau par contre ; on a supposé que oui parce qu’il y a des cabanes, plus loin, mais rien n’est sûr (je fais des repérages pour revenir un jour !)

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Nous marchons en corniche, en plein soleil, au milieu des bruyères, framboises et myrtilles (miam) au-dessus de la vallée du Soussouéou…j’en prends plein les yeux, et c’est relativement plat( !!), donc je ne souffre pas trop de l’effort.
On longe une falaise pleine d’hirondelles. Tout est charmant ici…

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Par contre il fait très chaud, et pour la pause déjeuner, on repère une des rares zones d’ombre.
Les gars n’ont pas le même sens de la pause que moi, et veulent repartir rapidement, ce à quoi je m’oppose ! Je resterai donc là une demi-heure de plus, les laissant filer.

Je sais que le pire est à venir : j’ai près de 1000 m de dénivelées positives à franchir, pour arriver à la Hourquette d’Arre, ça ne va pas être de la tarte, surtout avec cette chaleur.
Je finis par repartir, sous le cagnard. Le chemin monte en suivant un ruisseau qui dégringole, et je rêve de m’y plonger. Ce sera la grosse frustration de mon périple : regarder les ruisseaux et continuer à marcher, en me disant que je n’ai pas le temps de m’arrêter…
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Derrière moi se dessine l’Ossau, je ne cesse de me retourner pour l’observer, en pensant que c’est probablement une des dernière fois que je le vois dans ce périple.
Je commence à chercher de l’eau, car j’arrive déjà à la fin de mes 2 litres. Avec les gars, on a repéré des sources sur la carte, et on s’est dit qu’il serait judicieux de refaire le plein avant d’entamer la dernière grosse montée vers la hourquette ; au fur et à mesure que je longe le ruisseau, j’hésite à remplir la gourde, en me disant « un tien vaut mieux que deux tu l’auras », et que peut-être les sources sont à sec…mais je continue quand même toujours plus haut. Au pire, si c’est à sec, je laisserai le sac et redescendrais remplir la gourde, les épaules légères.
Finalement, je trouve la source annoncée, passe une demi-heure à refaire le plein, en traitant l’eau avec 2 pastilles au cas où.
L’espèce de mur d’éboulis qui se dresse devant moi ne me pousse pas à me presser !
 
Allez, du courage ! Quand j’entame la montée, les gars sont en train d’atteindre le col, les veinards ! En fait, la distance n’est pas très longue, mais le pierrier est très raide, et mes pas se font tout petits, j’ai l’impression que je n’arriverai jamais et que je vais cuire sur place.
Quel soulagement moral (pas pour le dos !!) de savoir que j’ai 2 litres d’eau en réserve…

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J’arrive en haut exténuée et retrouve Yvan et Kevin. Ce dernier a aussi beaucoup souffert et se remet juste , après un repos de presque une heure (oui, j’ai mis longtemps à arriver !!!). Yvan m’explique qu’il l’a vu s’effondrer et qu’il lui a donné à boire, l’Anglais ayant négligé de reprendre de l’eau s’était retrouvé à sec…pas prudent tout ça…
 
Nous repartons ensemble, après une courte pause pour moi. Je sais qu’il ne reste quasiment que de la descente jusqu’à Gourette ; certes, il reste encore deux bonnes heures, mais pour moi, le plus dur est passé…il faut juste tenir moralement maintenant !
La descente est raide, et les trois paires de genoux souffrent de concert…

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Au lac d’Anglas, les gars prennent la décision de bivouaquer ; ils ont raison, c’est un bel endroit ; et il reste plus d’une heure jusqu’à Gourette, mais le confort m’appelle et je n’ai pas le courage de monter la tente ! J’ai appelé le gîte des Jonquilles pour prévenir que je n’arriverai pas tôt, et du coup, je suis tranquille d’esprit et ne me presse pas. Je continue donc, dans une jolie vallée, vers cette moche station qu’est Gourette, mais qui, aujourd’hui, me fait super plaisir quand elle apparaît enfin.

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Par bonheur, le GR débouche pile sur le chalet « les Jonquilles », je n’ai donc même pas à parcourir toute la station !
Je m’y écroule à 18h15 (partie ce matin à 7h45...) en attendant le responsable, qui s’étonne en voyant mon état : au téléphone, il avait compris que j’étais en voiture !
En fait c’est un centre pour groupe, mais qui accueille aussi des individuels : j’ai donc une chambre de 4, avec un balcon-terrasse vue sur le pic de Ger (souvenir de Laruns …), les douches toutes refaites sont parfaites et très appréciées, et dans le chalet à côté, c’est l’énorme cuisine de groupe, la salle de restaurant, la salle télé etc… Tout ça pour moi toute seule et pour 12 euros  : c’est la fin de saison !
Comme promis au téléphone, le Monsieur m’a apporté un pain pour me dépanner, car à Gourette, tout est fermé.
J’arrive quand même à dénicher un hôtel-restaurant pour une petite bière et je prendrai une pizza à emporter, dégustée au chalet devant les infos à la télé, et la météo qui s’annonce orageuse pour la suite…hmmm…

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En tout cas cette journée a été longue et éprouvante, mais vraiment très belle. 
Je suis bien soulagée d'y être arrivée et d'avoir un gite tout confort car j'ai bien besoin de repos... 
Il faut bien l'avouer, je suis aussi un peu fière... mais heureusement que demain s'annonce moins long (le courage et les exploits, ça va un jour sur deux !!!)

Publié dans GR10 - d'Etsaut à Luz

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A
Euh... David : non, je ne suis pas vraiment réputée pour connaitre très très bien les fleurs !!!<br /> J'en connais 2-3 par ci par là, la gentiane et la saxifrage n'ont plus de secrets pour moi, mais ça s'arrête là !!!
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D
Bonjour, <br /> Sympa ton blog sur le GR10 et les Pyrénées. Je note avec admiration que tu connais très très bien le nom des plantes. Sans doute pourrais-tu me donner un coup de main pour nommer les fleurs de mon site : www.mountain-is-good.com où je retrace ma traversée intégrale du GR10, entre autres randos d’importance. Un échange de liens est possible. Bonnes randos dans les Pyrénées, les Alpes ou ailleurs. <br /> David
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F
Bonjour Aurélia,<br /> Salut Aurélia,<br /> <br /> Un vrai petit plaisir de tomber sur ton blog et tes récits pyrénéens, en vadrouillant sur la toile. Me suis aussi engagé sur le GR 10 depuis l'an dernier, avec un rythme plus modeste, toutefois. Le mois dernier, j'ai aussi frissonné, sué et souflé, vers la corniche des Alhas et la Hourquette d'Arre !<br /> <br /> Pour les prochaines années, je viendrai m'approvisionner en bons tuyaux sur ton blog, tant le récit est détaillé et pratique !<br /> <br /> PS : en effet, vers le plateau de Cézy, il y a des bergeries et de quoi se ravitailler en eau...<br /> <br /> Bien pyrénéennement,<br /> Fremen
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