25 août 2007 - Du refuge d'Ayous à Pombie

Publié le par Aurélia

A minuit et demi, je suis réveillée en sursaut par un truc trop bizarre, j’ai la tête recouverte de tissu… il me faut quelques secondes pour émerger et comprendre que la tente intérieure vient de me tomber dessus, et encore un peu de temps pour essayer d’évaluer le problème : « est-ce que c’est la catastrophe ? ». Mes esprits retrouvés, je vois que c’est juste l’élastique rattachant la tente en soie au double toit qui a cassé (je verrai au matin que ce bout de caoutchouc tout dur a déjà été cassé et renoué…ça vieillit mal ces trucs là !).
J’attrape alors le thermomètre sur lequel est accroché un fil de scoubidou (ne me demandez pas pourquoi !!) dont je me sers pour rafistoler ma maison. A minuit au lac d’Ayous, c’est soirée MacGyver !

Il fait 9°C et je suis en nage : hier en me couchant, j’avais froid alors j’ai mis chaussettes, collant et maillot odlo (mon duvet étant en température de confort -5 °C !), c’est probablement pour ça que je devais gigoter dans mon sommeil et que tout est tombé. Je me découvre donc avant de me rendormir.
 
A 6h45, nouveau réveil. Celui-là c’est le bon ; j’ai eu une nuit agitée mais j’ai quand même dû dormir, et là je n’ai plus envie de rester couchée.
Bon, première satisfaction quand je passe la tête dehors : « Bonjour l’Ossau, tu m’as manqué hier ! »
Séance photo obligatoire, avant toute chose.

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Ensuite le petit déjeuner, face au lac et au Pic ; j’ai les yeux rivés sur le ciel, au loin : il est tôt et on est encore entre chien et loup…mais quand même, les nuages, là-bas, me paraissent bien bien noirs !
Je décide donc de ne pas traîner, je plie la tente et range le sac en un temps record, avant de me hâter vers le refuge, où j’arrive avec les première gouttes.
 
Tout le monde est sur le pont, la tête vers le ciel, le sac au dos. Un groupe, harnaché de capes de pluie s’élance sous le tonnerre et les éclairs… Ce n’est pas un orage terrible, ça gronde un peu ; mais c’est dur de savoir si ça va se calmer ou empirer !
 
Pour les photos c’est super, la lumière est fantastique, le lac gris anthracite, l’Ossau majestueux…

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A 9h30 je me décide ; il pleut encore, mais il faut bien y aller. Le gardien dit que ça ne va pas durer et qu’on annonce du beau.
Je suis un peu stressée car aujourd’hui, je me lance dans du « hors piste », je ne vais pas suivre le GR10, mais faire le tour des lacs d’Ayous et compte rejoindre Pombie par le col de Peyreget. Quelle aventure en perspective : il n’y aura plus de marque rouge et blanches, seulement quelques cairns, et je ne devrai mon salut qu’à ma perspicacité à lire une carte et une boussole !
Ceux qui me lisent et connaissent le coin savent bien que je ne me lance pas dans une voie trop périlleuse, et que ce circuit est tellement fréquenté que le sentier est bien marqué… mais je vous assure qu’au moment de me lancer, ce matin-là, je n’étais quand même pas très sûre de moi (comme d’habitude mais en pire !). Une nouvelle étape dans ma formation de randonneuse !

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Je prends donc la direction du lac Bersau, où la pluie cesse ; il est assez grand et il y a plein de chevaux. Je redescends ensuite vers le lac de Casterau, au pied du pic du même nom, où je
fais une petite pause pour étudier la suite du parcours. Je ne croise pas grand monde, les gens du refuge ont pris le GR10 sûrement.
Des marmottes broutent et un isard galope.
 
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Face à moi, la plaine de Bious ; je descends vers la cabane de Cap de Pount, il y a des gens qui se préparent pour du canyoning, je ne savais pas que le site s’y prêtait.
Grosse montée vers la cabane de Peyreget, c’est dur mais petit pas par petit pas, j’y arrive à l’heure du pique-nique. J’apprécie la partie ouverte, où je peux poser mes affaires à l’abri des ânes, très intéressés par mon repas !

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Je passe ensuite près du lac de Peyreget, qui me fait un peu pitié, (il manque sérieusement d’eau !) et j’attaque le cahot de blocs rocheux pour atteindre le col…Ouah, je ne m’attendais pas à ça, je dois mettre les mains ; rien de bien difficile, c’est même rigolo, mais je reste vigilante, surtout à cause du vent qui s’est levé (mais il fait grand soleil)
Au col de Peyreget, ouf ! Moralement tout va bien : la journée est finie, j’ai gagné un peu en assurance ! Il est 15 h et je n’ai plus qu’à descendre vers  le refuge de Pombie, qui est en vue.

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Je regarde un moment le Pic de Peyreget, tout près ; je vois des gens vers le sommet, le chemin est marqué, ça parait faisable. Mais le vent est très déstabilisant, je n’ose pas laisser le sac et le refuge m’attire : j’ai dans l’idée de planter la tente au plus vite, pour n’avoir plus qu’à profiter du soleil…. A regret j’abandonne l’idée de monter au pic : j’ai vraiment la flemme, mais tout le monde m’avait conseillé de ne pas manquer cette ascension, alors je suis frustrée par ma propre lâcheté… A ce moment précis, je regrette d’être seule dans cette aventure. Si la plupart du temps c’est un plaisir, une vraie liberté, je me dis là qu’à plusieurs, on aurait été au sommet en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire…
Tant pis.
 
Au refuge de Pombie, avant toute chose, je cherche un endroit de bivouac. C’est pas facile de trouver une zone favorable. Ca vente terriblement sur le flanc de la tente, j’espère qu’il ne pleuvra pas.
Le gardien du refuge me fait comprendre que pour la toilette et la lessive, je peux laisser tomber : restriction d’eau ; ce sera donc juste un débarbouillage à la source.


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Je discute avec un groupe de rando de St-Médard-en-Jalles, le monde est petit ! Ils veulent faire l’Ossau, comme la plupart des gens qui sont ici d’ailleurs ; la première moitié du groupe a déclaré forfait ce matin sous l’orage, l’autre moitié devrait avoir plus de chance demain, on annonce beau.
 
J’ai dîné près de ma tente après avoir été bien imprudente en utilisant le réchaud dans l’avancée du double-toit : avec les rafales de vent, ça aurait pu mal se terminer ; on ne m’y reprendra plus.
Je finis la soirée dans la salle hors-sac, à discuter avec un autre groupe de gens pas tout jeunes, qui font une belote ; ils sont sympa, et redescendent demain à Bious par les crêtes.
 
Je me couche à 21h, et la nuit sera bien agitée, la pluie s’associant vers minuit aux bourrasques. C’est aussi ça la montagne.

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Publié dans GR10 - d'Etsaut à Luz

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E
Bonjour Aurélia,<br /> C'est avec plaisir que je découvre à nouveau ton site. Que de bon souvenirs nous laissera ce GR. A bientôt. Eric
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W
Pourquoi tu as un fil de scoubidou accroché à ton thermomètre ?
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