Mardi 17 juin 2008 – de Bellver de Cerdanya à Baga– J10

Publié le par Aurélia


C’est le réveil qui me sort du sommeil…le petit déj fixé à 8h, sera servi en retard et n’est franchement pas formidable ; j’ai l’impression de déranger, il faudra que je poireaute pour payer, ça m’énerve un peu…En plus il pleut beaucoup, brrr….

Je pars à 9h, sous une petite bruine qui ne nécessite pas la cape, c’est déjà ça, ça me rend un peu de bonne humeur. Ce départ me fait penser à ce que je ressentais souvent le matin sur le Camino : l’humidité du matin, le départ du village sur de petites routes bordées de prés, les collines environnantes voilées de nuages bas…Je retrouve un peu de Pays Basque !

Et puis à Tallo, charmant hameau tout près de Bellver, une église du 12ème  (Sta-Maria) et un champ de fleurs roses m’enchantent. Je passe devant l’Hotel Cal Rei, qui me parait super et je regrette de ne pas m’y être arrêtée (je suis vraiment frustrée par mon logement de Bellver),

mais je verrai plus tard sur internet les tarifs, et bon, c’est un peu cher pour ce périple, mais qui sait, en d’autres occasions :
http://www.hotelcalrei.cat/present.php?lang=fr

Il se met à repleuvoir assez fort, je m’équipe à la chapelle St Serni et vais devoir prendre mon mal en patience pendant un bout de temps.
L’entrée dans le parc National Cadi-Moixero est mentionnée par un panneau, mais à part ça rien de grandiose ; je grimpe doucement sur une piste en lacets, c’est pénible, mes jambes étouffent dans le k-way, j’ai vraiment du mal à avancer ;

 


Il arrive quand le refuge dels Cortals ?? Ouf le voilà, et je m’y pose un moment après avoir commandé un café con leche. Ca fait du bien car ça fait 3 heures que je marche, et 2 que je dégouline ! Le jeune gardien se lance dans la peinture des murs extérieurs… Ce petit refuge tout simple doit être bien sympa par beau temps, et je vois sur une photo au mur qu’il y a une jolie vue… mais là bien sûr, on voit surtout les nuages !


Je me remets en route à contrecœur mais aussi parce que j’ai froid ; beurk remettre les bras dans les manches trempées de la cape de pluie, sensation très désagréable.

La pause, le café et les barres de céréales m’ont requinquée, et comme ça monte, je me réchauffe vite. J’entre dans une portion de forêt sèche qui me plait bien, genre pinède, chemin sinueux et rochers.


Je tente désespérément de faire une photo correcte d’une belle salamandre, mais elle bouge vite, et j’abandonne avant de noyer mon appareil photo











Et puis ça se dégage un peu, et du moins, il arrête de pleuvoir, ça fait du bien. La montée au coll de Pendis à 1800m est raide mais l’arrivée sans pluie fait plaisir.














Je redescends vers le refuge St-Jordi, mais c’est très glissant sur une terre marron-rose terrible, je fais très attention à ne pas tomber, mais c’est acrobatique. Quelle déception au refuge, c’est le souk car il est en travaux, il y a des brouettes de ciment partout, c’est moche, j’ai même pas envie d’entrer. Bien sûr les travaux sont nécessaires et le refuge sera beau cet été, mais pour l’instant je passe mon chemin ! Il est 13h45, il ne pleut plus, je n’ai pas super faim après la collation prise au refuge dels Cortals, je décide donc de continuer et de m’arrêter quand le paysage me plaira. Ca descend toujours sur la patinoire rose jusqu’à 1300m puis le chemin remonte vers le col de l’Escriu (1500). Ces 200m sont durs mais sous le soleil ce n’est pas désagréable même si je souffle ! C’est là-haut que je déjeune, entourée de falaises et avec vue sur les Penyes altes de Moixero.




Reste une heure de descente sympathique dans une hêtraie, puis encore une heure moins joyeuse sur une grosse route vers Baga, sous le soleil espagnol qui est trop chaud mais je ne vais pas m’en plaindre !

A Baga, je choisis l’hôtel Pineda ; j’ai un peu peur que ce soit encore tout vieux, mais si ce n’est pas neuf, c’est confortable : bonne literie et bonne salle de bain. Ma chambre est très claire, ensoleillée, je m’y sens bien, et c’est bon pour le moral.


Après un peu de repos, je sors à 18h30 et j’explore les ruelles de Baga ; il y a un peu plus de vie que quand je suis arrivée vers 16h30 ; c’est toujours pareil en Espagne, les magasins rouvrent après une grosse après-midi de sieste. Je trouve même un petit magasin de sports de montagnes (eh oui, on est dans le parc !) pour acheter de beaux lacets tous neufs. La vendeuse a mis un petit instant à comprendre ce que je voulais en lui montrant une chaussure de montagne et en tirant sur les lacets, puis enfin, elle a dit « Ah si ! cordones ! » Ah bah oui, « cordones » bien sûr…


Je trouve la maison du parc, juste à l’heure de sa fermeture à 19h, et la dame me laisse gentiment fureter et prendre des prospectus, des idées de balades pour revenir un jour.

Je repère le départ pour demain, les horaires d’ouverture des épiceries et boulangeries, prends des photos, puis me pose dans un bar avec « una cana » pour écrire mes mémoires en attendant 21h, l’heure tardive du dîner… le randonneur n’est qu’un ventre sur patte !!

A l’heure dite je regagne l’hôtel et sur qui je tombe ? Les Belges Henriette et Jean-Marie ! C’est toujours un plaisir de retrouver des compagnons de route, surtout quand c’est inattendu ! De Prullans, ils ont donc fait comme moi une journée de repos à Bellver (ils sont très contents de l’hôtel « Bon Repos ») au lieu de continuer direct vers Baga comme je l’avais cru. En fait en quittant Prullans, ils ne savaient pas eux-mêmes ce qu’ils allaient faire. Donc nous revoilà à dîner ensemble, et les bavardages nous amènent à monter dormir à presque minuit… Rythme espagnol ! Demain, c’est grand beau temps, on a hâte…

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